L'accélérateur tunisien Startup Factory devient Intilaq après un investissement de 16M de dollars de QFF
Jusqu’à présent très discret - obtenir une interview et publier cet article a été un véritable parcours du combattant -, l’accélérateur tunisien Startup Factory, initié, il y a quelques années, par l’opérateur téléphonique Ooredoo (connu alors sous le nom de Tunisiana), devrait faire parler de lui dans les mois et les années qui viennent.
Juste après la révolution de 2011, mû par l’envie de résoudre le problème du chômage chez les jeunes, et notamment les jeunes diplômés, l’opérateur de téléphonie mobile Tunisiana decida de créer une structure pour aider les Tunisiens à créer des emplois en lancant des entreprises durables. Cette structure, c’est la Startup Factory.
C’était la première fois qu’un tel accompagnement « end-to-end » a été offert en Tunisie, estime Khaled Ben Younes, le Directeur général d’Intilaq, qui explique que le programme accompagne les startups du stade d’idée à celui de la levée de fonds.
Chaque trimestre, les Tunisiens porteurs de projet technologique de tout âge sont invités à présenter leurs idées devant le comité d’investissement lors d’une session de pitch. En amont même de ces sessions, l’accélérateur offre un accompagnement gratuit à une grosse dizaine de startups par trimestre pour améliorer leur chance de convaincre les investisseurs.
Les startups sélectionnées par le comité et l’accélérateur rédigent ensuite un contrat d’objectif personnalisé dans lequel les deux parties définissent ce qu’elles devront délivrer lors de ce partenariat. S’en suit une incubation gratuite de 6 à 9 mois, selon les besoins, dont l’objectif est la création d’un produit minimum viable. A la suite de cette incubation, les entrepreneurs sont, de nouveau, amenés à pitcher devant le comité d’investissement afin d’obtenir un investissement sous forme de prise de parts ou de prêts convertibles.
Depuis l’automne 2012, le fonds, doté de 2,5 millions de dinars, a permis l’incubation de 11 startups et le financement de 10 startups - dont Disrupt CK et Yooopy - à hauteur de 50 000 TND en moyenne, soit 30 000 USD.
Intilaq, un projet ambitieux
Avec l’arrivée du QFF et de ses 28 millions de dinars, l’accélérateur va se muer en véritable laboratoire buisness et innovation, sous le nom d’Intilaq. Le hub se dotera, dans quelques mois, d’un espace de travail basé à Tunis et Sfax dans lequel seront réunis quatre pôles : un centre d'accélération et d'investissement en amorçage, un centre technologique, un career center et un centre académique.
Le pôle accélération et investissement en amorçage fonctionnera sur le même modèle que Startup Factory, la grande différence sera la capacité d'investissement. L'accélérateur aura, en effet, pour objectif d’investir dans 12 startups et d’en incuber au moins 24 par an, et l'investissement reçu par les startups sélectionnées connaitra une "très légère" hasse de 500% puisque ce ne sont pas moins de 250 000 TND qui seront investis par startup une fois le nouveau modèle déployé.
Le centre technologique permettra d’avoir accès à des outils et des solutions technologiques de pointe afin de permettre aux Tunisiens de développer et tester leurs prototypes, notamment dans le secteur des applications mobiles. Les entrepreneurs non-incubés pourront bénéficier de ces solutions à des tarifs qui devraient être très compétitifs.
Le Career center a pour objectif de permettre aux jeunes Tunisiens d'augmenter leur employabilité en leur offrant des programmes d’orientation professionnelle, d’obtenir des certifications pour valider leurs compétences, de suivre des formations professionnelles et d'assister à des évènements de recrutement.
Le centre académique offrira, lui, un espace de travail ouvert exclusivement aux étudiants et aux enseignants, ainsi qu’une bibliothèque en ligne et hors-ligne réunissant notamment les dernières publications scientifiques. Ce centre veut devenir le lien entre le monde des entreprises et le milieux académique et offrira un service d’accompagnement aux chercheurs pour valoriser leurs travaux de recherche.