Zoomaal lance la première plateforme de crowdfunding du monde arabe
C’est aujourd’hui qu’a été lancé Zoomaal, la première plateforme de crowdfunding du Moyen-Orient. Cette plateforme de financement participatif permet aux entrepreneurs, artistes et aux autres porteurs de projet de financer leur projet en faisant appel à des particuliers. [Disclosure : Wamda Capital a investi dans Zoomaal.]
Le crowdfunding a vu le jour aux Etats-Unis avec le lancement de Kickstarter. Zoomaal reprend le même principe : un individu met en ligne son projet ou son produit, à condition qu’il rentre dans une des catégories du site, et de nombreux donateurs participent à son financement en échange d’une contrepartie ou d’un avantage selon les montants investis, allant souvent de 5$ à des milliers de dollars. Si le projet n’atteint pas le montant défini préalablement à la fin de la campagne, les donateurs seront remboursés.
A l’occasion de son lancement, Zoomaal a dévoilé les 10 premiers projets ajoutés à la plateforme dont un documentaire racontant les histoires des réfugiés de Gaza en Jordanie, un bracelet qui envoie un signal aux malentendants équipés s’il détecte une alarme, et un espace de coworking en Egypte. Lors de la première visite, le site affiche au dessus de son contenu un tutoriel pour expliquer comment participer à un projet.
Si la startup suit de près le modèle de Kickstarter, avec notamment l’obligation d’atteindre son objectif ou de rembourser les utilisateurs, elle offre quelques améliorations pour le monde arabe. Le code couleur est peut-être identique mais le design a été légèrement modifié. Chaque projet dispose, par exemple, d’une règle qui se remplit à mesure que le projet est financé et offre plus de possibilités de partage que Kickstarter. Les utilisateurs peuvent commenter le projet, voir à quels projets leurs amis ont participés et combien de personnes ont vu ou partagé un projet.
Une fois qu’ils ont participé à un projet, les donateurs sont encouragés à en parler autour d’eux via un modèle de gamification : à mesure qu’ils invitent des amis, les donateurs découvrent un message secret qu'ils pourront ensuite poster sur Facebook.
Le défi du paiement en ligne
Le gros défi de n’importe quelle plateforme de crowdfunding, surtout une visant le monde arabe, est de choisir son module de paiement ; Kickstarter et Indiegogo ayant, jusqu’à présent, offert très peu de possibilités de paiement dans le monde arabe.
« Si j’ai un projet, que je réunis 20 000$ et que je souhaite récupérer ce montant en Egypte, les autres plateformes vont avoir du mal à me l’envoyer en Egypte » explique Abdallah Absi. Zoomaal, au contraire, offre 12 options de paiements dont CashU, Cashi, Cashna, Dixipay, Filspay et Ukash grâce à un partenariat avec Gate2Play et accepte les paiements via PayPal et carte de crédit.
Zoomal compte aussi sur la participation des expats arabes, la
plateforme permettant d’envoyer de l’argent depuis l’étranger.
« Ces [expats arabes] sont motivés par l’envie de donner à
leur communauté, explique t’il, ce qu’ils peuvent faire facilement
via Zoomaal. »
Le site est d’ailleurs en anglais mais l’équipe prévoit de lancer
une version arabe le mois prochain afin d’avoir les projets dans
les deux langues.
Les engagements seront-ils tenus ?
Pour assurer son succès, Zoomaal va devoir s’assurer que chaque
porteur de projet tiendra ses engagements, ce qui pourrait s’avérer
difficile vu les frais de livraison dans le monde arabe.
Pour tester le service, j’ai participé à un projet à hauteur de 10$
et devrais recevoir un notebook. J’attends de voir si l’équipe va
me l’envoyer étant donné que les frais d’envoi seront sûrement plus
près de 40$ que des 10$ que j’ai donné au projet. Qui va payer la
différence ? Ce sera quelque chose que les futurs projets
devront expliquer avec plus de clarté.
Pour s’assurer que les startups soient viables et tiennent leurs engagement, Zoomaal les fait passer par une vérification en 2 étapes, explique Absi. L’équipe commence par vérifier que le pitch, la vidéo, le texte et l’objectif financier soient réalistes et justes, et que le porteur de projet soit motivé. Dans un second temps, une fois que le projet est financé, Zoomaal demande une copie d’une pièce d’identité du porteur de projet et une preuve de son implication dans le projet pour s’assurer que l’argent est bien envoyé à la bonne personne
Cela fait beaucoup de travail pour une petite équipe de trois personnes, mais si Zoomaal réussit à s’en sortir, cela permettra à beaucoup de projets de voir le jour.