L’économie du partage, solution à la pauvreté, la faim, le chômage et la pollution
L’économie du partage a beau être responsable d’énormes succès comme Airbnb ou avoir remis au gout du jour la notion de communauté en Europe, elle a toujours son lot de détracteurs. Certains se demandent si l’économie du partage a sa place dans le monde arabe, d’autres si elle peut réellement résoudre des problèmes de société majeurs.
Il y a quelques mois, Gulay Ozkan et Ahmad Majid ont chacun défendu que l’économie du partage pouvait aider le monde arabe. Aline Mayard a alors repris les bases en expliquant comment fonctionnait l’économie du partage et en me laissant démontrer avec quelle facilité elle pouvait être mise en place dans le monde arabe.
Ces articles devraient vous avoir convaincu de la nécessité d’accélérer le passage à une économie du partage dans la région MENA. Si ce n’est pas le cas, voici quatre arguments qui devraient finir de vous convaincre.
1. L’économie du partage permet de réduire la pauvreté
« Accélérer la lutte contre la pauvreté et rendre le développement humain plus durable sont des défis majeurs pour la région, » analyse la Banque Mondiale. En attendant, les ménages du monde arabe dédient 44% de leurs achats aux ustensiles et outils ménagers, bien plus que les 35% constatés en Chine. Réduire le nombre d’outils achetés doit donc devenir une priorité.
La solution économie du partage : Des initiatives peuvent être mises en place pour permettre aux gens de ne plus avoir à acheter ces outils qu’ils n’utilisent qu’une fois de temps, comme les scies ou les perceuse. Dans les libraires à outils, les livres sont remplacés par des outils, et les utilisateurs peuvent les louer ou les emprunter au besoin.
L’économie du partage permet aussi de gagner de l’argent en louant (quasiment) tout ce que l’on possède et qu’on a en excès ou que l’on n’utilise peu ou pas. Cela inclut ses outils, sa machine à laver, mais aussi sa voiture, des chambres chez soi, son temps ou encore ses compétences. Voici une liste de services qui pourraient révolutionner le monde arabe.
2. L’économie du partage permet de diminuer le chômage
Le taux de chômage des jeunes dans le monde arabe est le plus élevé du monde, ce qui explique probablement que 30% d’entre eux veulent lancer leur projet.
La solution économie du partage : Grâce à l’économie du partage, il devient plus facile de devenir entrepreneur. Les espaces de coworking et les hackerspaces offrent des lieux où développer des projets et le crowdfunding facilite leur financement.
L’économie du partage permet aussi de devenir freelance pour des clients des quatre coins du monde, grâce à des services comme oDesk, et de suivre des cours dans les meilleurs universités du monde grâce aux MOOC – si vous n’avez pas encore testé, je vous conseille ces cours.
3. L’économie du partage permet de lutter contre la faim
Les pays arabes sont fortement dépendants des imports en ce qui concerne l’alimentation. Et, alors que 50% de la population vit en milieu rural, l’agriculture ne représente que 15% du PIB arabe.
La solution économie du partage : Le partage des terres permet d’optimiser l’utilisation des terres arables en mettant en contact les propriétaires ayant des terres disponibles à l’agriculture et les agriculteurs ayant besoin de terrains. D’autres initiatives permettent de créer des économies alimentaires locales qui permettent d’améliorer la qualité de la nourriture et de réduire son coût en diminuant le nombre d’intermédaires, comme les fermes urbaines et les services de distribution communautaire - La Ruche Qui Dit Oui rencontre un beau succès en France.
4. L’économie du partage permet de lutter contre les embouteillages et la pollution 5 des 10 villes les plus polluées du monde sont au Moyen-Orient. Au Caire, la pollution atmosphérique est plus de 20 fois supérieure au niveau acceptable selon l’Organisation Mondiale de la Santé, une autre rapport de l’OMS indique que vivre au Caire correspond à fumer un paquet de cigarettes par jour.
La solution économie du partage : L’économie du partage permet de réduire la pollution atmosphérique grâce au covoiturage qui permet aux gens effectuant un même trajet de voyager ensemble pour n’utiliser qu’une seule voiture. En Europe, plus d’un million de personnes font appel au covoiturage par mois. Autre pratique, même effet positif : l’autopartage, qui permet de louer une voiture à l’heure, de ne payer qu’à l’usage et qui poussent ses utilisateurs à penser à deux fois avant de prendre la voiture. Grâce à ces deux services, les citadins n’ont plus besoin d’avoir leur voiture. Et qui dit moins de voiture, dit moins de places de parking et une meilleure utilisation de l’espace citadin.
Le Moyen-Orient commence à se mettre à ces pratiques, qui pourraient changer la région.
La question qui reste maintenant est : les habitants du monde arabe sont-ils prêts ? Certains entrepreneurs se sont déjà lancé sur ce créneau et leur service commencent à se développer, notamment en ce qui concerne les petites annones avec Dubizzle et Avito). La liste des startups de l'économie du partage déjà existantes est déjà bien plus longue que vous ne le pensez.